Aux films des pages

A la découverte des fictions

Mange, Prie, Aime : Changer de vie ou 3 étapes de découverte de son « moi »

Écrit par: AI - juil.• 12•14

J’ai renoncé à choisir – Italie? Inde? Indonésie? – et j’ai fini par admettre tout simplement que je voulais faire ces trois voyages. Passer quatre mois dans chacun de ces pays. Partir un an en tout. Naturellement, c’était un rêve un poil plus ambitieux que déclarer: « Je veux m’offrir une nouvelle boîte de crayons à papier. » Mais c’est ce que je voulais. Et je savais que je voulais écrire sur cette expérience. Mon projet n’était pas d’explorer ces pays par le menu – cela a déjà été fait – mais une facette précise de ma personnalité posée sur la toile de fond de chacun de ces pays, réputés pour exceller depuis toujours dans un des domaines suivants: je voulais explorer l’art du plaisir en Italie, l’art de la dévotion en Inde, et en Indonésie, l’art d’équilibrer les deux.

Mange, prie, aime

Ce roman autobiographique présente « la quête d’une femme à la recherche de tout » (comme l’indique le sous-titre anglais du roman: « one woman’s search for everything across Italy, India and Indonesia »). Après une dépression, un divorce très difficile et une relation tumultueuse où Elizabeth Gilbert s’est jetée en réaction à cette période, l’écrivaine décide de laisser derrière elle sa vie habituelle. Elle embarque ainsi pour un an de voyage afin d’assouvir ses différents désirs: apprendre l’italien et découvrir la joie de vivre à Rome en Italie, se discipliner et vivre dans un ashram en Inde et enfin de combiner joie de vivre et discipline en Indonésie. Cette quête de ses désirs sera finalement une quête de son « moi » personnel. Comme l’auteure l’indiquera elle-même, l’Italie, l’Inde et l’Indonésie commencent toutes les trois par un « i », le « i » du « JE » (« I » en anglais), de la découverte de soi. Enfin, ce voyage permettra à l’écrivaine d’oublier ou en tout cas d’accepter les années difficiles qu’elle a passées à cause de ses déboires sentimentaux et de s’ouvrir à nouveau au bonheur et à l’amour.

Les descriptions d’Elizabeth Gilbert sont si vives et colorées que le lecteur se sent transporté dans les lieux qu’elle visite et a l’impression de quitter son canapé (ou quelque autre endroit où il est assis, couché, debout ou même accroupi au moment où il lit) pour être transporté tout à tour en Italie, en Inde et en Indonésie. Entre Dolce Vita, discipline et recherche de bonheur et d’équilibre, la narratrice offre au lecteur un roman autobiographique bien rythmé et tout à la fois léger et profond selon les épisodes.

Toute sa vie Elizabeth Gilbert a été un boute-en-train, comme elle le présente à un moment donné du roman en racontant que sa sœur:

avait une amie qui a longtemps cru que Catherine [c'est-à-dire la soeur d'Elizabeth Gilbert] avait plusieurs sœurs cadettes, à force d’entendre parler de la sœur qui était en Afrique, de la sœur qui travaillait dans un ranch dans le Wyoming, de la sœur qui était serveuse dans un bar à New York, de la sœur qui écrivait un livre, de la sœur qui allait se marier – il ne pouvait pas s’agir de la même personne, n’est-ce pas? Effectivement, si j’avais pu me scinder en plusieurs Liz Gilbert, je l’aurais fait volontiers, afin de ne pas louper un seul moment de ma vie.

Intelligente, vive et énergique, Elizabeth Gilbert découvre, découvre, découvre, mais généreusement partage aussi énormément avec son public. Pleine d’esprit, de répartie et parfois un brin ironique, l’auteure ne manque pas de faire rire ou du moins faire sourire son audience.

Cependant, cette couche de légèreté et d’autodérision révèle pas moins des cicatrices profondes. Elizabeth Gilbert entreprend une quête existentielle de bonheur, et tout simplement de sens à la vie, remplie de doutes. Chacun pourrait se reconnaitre dans les mots de l’auteure même s’il n’a pas poussé ses recherches en des contrées si reculées. Le livre contient aussi des petites leçons d’Histoire et raconte les coutumes des différents pays. Comment apprendre à sourire et à accepter la vie telle qu’elle nous vient? Comment comprendre les épreuves que nous traversons? Comment trouver (ou retrouver) notre paix intérieure? Peut-être que les pensées d’Elizabeth Gilbert et ses voyages vous permettront de progresser dans vos propres réflexions. Un roman lumineux qui donne envie de se précipiter et d’aller voyager, d’aller apprécier la vie, de dompter son esprit et de trouver son propre équilibre.

La petite critique que l’on pourrait néanmoins faire au roman est que les descriptions, les explications et les anecdotes historiques racontées dans ce dernier tirent parfois un peu trop en longueur.

Finalement, le titre bien « philosophique » du roman, à l’impératif, conseille au lecteur, tout comme à l’auteure elle-même, de goûter aux plaisirs basiques de la vie et de trouver la paix de l’esprit et de l’âme. Cher lecteur, tout comme Elizabeth Gilbert, « mange donc, prie donc, aime donc ». En un mot soit ou apprend à être « heureux ».

PS: Vous pouvez continuer à suivre la vie, les voyages et les réflexions d’Elizabeth Gilbert dans son autre roman autobiographique Mes Alliances : Histoires d’amour et de mariages.

Elizabeth Gilbert. Mange, prie, aime : La quête spirituelle d’une femme à travers l’Italie, l’Inde et l’Indonésie. Calmann-Lévy, 2008; Le livre de poche, 2009.


Acheter le livre:

pannierAcheter le livre sur Amazon

 

 

You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, or trackback from your own site.

Un commentaire

  1. […] y a quelque temps, nous vous faisions part des aventures d’Elizabeth Gilbert en Italie, Inde et Indonésie.  À la fin de l’article, nous avons également mentionné la suite de son roman […]

Laisser un commentaire

Publicité